Plan Pauvreté : Les dessous d’un cafouillage

Test Acount Dimanche 08 Juillet 2018-14:19:20 Presse
le parisien
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Pour reporter ces annonces cruciales, le pouvoir a d’abord invoqué le brouillage du message en pleine Coupe du monde. Avant de rétropédaler face au tollé.

Je ne peux pas, j’ai Coupe du monde ! La décision d’Emmanuel Macron de reporter les annonces du plan anti-pauvreté à la rentrée pour cause de mondial de football n’en finit pas de faire des remous. Depuis trois jours, droite et gauche s’en donnent à cœur joie pour dénoncer «l’indécence» de la raison invoquée par l’Elysée. François Hollande ne s’est pas privé de laisser entendre sur France Info que la ficelle était un peu grosse.

A l’évidence, le gouvernement n’a pas pu découvrir le calendrier sportif chargé du mois de juillet à la dernière minute… Même le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a eu du mal à défendre l’argument hier sur Europe 1.

Les vacances, le foot et le Tour de France, ce sont pourtant bien ces raisons qui, dans un premier temps, ont été mises en avant au sommet de l’Etat, pour justifier ce report. «Pendant la période estivale, vous n’êtes plus audibles, les Français ne sont pas réceptifs» plaidait Bruno Roger-Petit, le porte-parole de la présidence. Face au tollé, l’Elysée a vite remisé l’argument. La présidence parle aujourd’hui «d’un certain nombre d’arbitrages budgétaires en cours et d’âpres discussions avec les collectivités locales» pour expliquer ces nouveaux délais. «Le président a considéré que ça n’était pas mûr» avancent les conseillers de l’Elysée.

Le projet de loi de finance pour 2019 négocié en ce moment entre Bercy et les ministres pour réduire drastiquement les dépenses publiques et les négociations avec les départements sur la recentralisation du financement du RSA seraient à l’origine de tous ces flottements.

La faute est aussi rejetée sur la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui sur LCI mercredi 4 juillet a lié le sort du plan pauvreté aux résultats des Bleus, le président ayant promis d’assister à la demi-finale à Saint-Pétersbourg le 10 juillet…

«Quelle boulette ! Le signal envoyé est désastreux» soupire en coulisse un membre du gouvernement. De quoi relancer le débat sur la capacité de ces ministres experts à maîtriser les dossiers politiquement sensibles…

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